Être endeuillé en décembre n’est pas une maladie c’est un état. En être pleinement conscient permet de ne pas sombrer dans la tourmente.
Peut-être qu’un animal qui partageait votre vie est décédé pendant l’année 2015.
Apprivoiser son deuil en décembre:
- C’est apprendre à s’accueillir là où on est maintenant, présentement.
- C’est se donner le droit de pleurer et de rire et de rire en pleurant ou vice versa.
- C’est se sentir seul dans la foule mais parfois avoir besoin de cette foule
- C’est avoir envie de s’isoler et parfois envie de fêter
- C’est vouloir dormir et se réveiller seulement l’an prochain
- C’est aussi vouloir s’entourer de ses amis, sa famille et ses proches
- C’est toutes ces contradictions parfois en même temps!
Lire le billet « Douces heures de Noël »
7 suggestions
- Se reposer: Le temps des fêtes est une période de surmenage autant physique (préparatifs, bouffe, heures irrégulières de sommeil) que psychologique due à l’intensité des émotions du deuil. Se permettre de se reposer avant, pendant et après ces festivités permet de conserver un certain équilibre ;
- Dire à nos proches comment on aimerait passer ce premier temps des fêtes sans l’être aimé: Que ce soit seul pendant une certaine période ou quelques sorties à l’occasion rassurera l’entourage et créera un climat très respectueux autour de vous.
- Oser demander de l’aide pour la décoration de la maison, la préparation de la boustifaille, l’achat des cadeaux, etc. : Parce qu’il est possible de manquer de motivation durant cette période festive, le fait de partager les tâches entre amis ou membres de la famille permet par le fait même de partager de beaux moments vécus avec l’être aimé décédé.
- Se permettre de pleurer: Accueillir ses émotions est très sain même au moment on elles nous surprennent nous-même;
- Faire le point: Écrire sur une feuille ou dans un cahier où nous en sommes aujourd’hui, où nous aimerions nous rendre dans les 3 prochains mois. Qu’est-ce que cet animal m’a apporté dans ma vie? Qu’est-ce que j’aimerais partager aux autres de ces enseignements? Quels sont les nouveaux repères que je peux me créer maintenant?
- À moi de moi: Se faire des cadeaux, se permettre une sortie spéciale seul en souvenir de ce compagnon de vie, se faire une soirée cinéma juste pour pleurer ou juste pour rire.
- Retrouver l’enfant qui dort en soi: Peut importe l’âge l’enfant qui dort en chacun de nous aime jouer dehors, dans la neige ou le sable. Oser faire quelque chose de différent donne un résultat différent!
Je me souviens…tranche de vie
Je me souviens du premier Noël sans mes parents, ils sontdécédés accidentellement en novembre 1989. Nous avions loué un chalet près des pistes de skis afin de vivre simplement ensemble, ma fille, ma sœur, mon frère et moi, toutes lesémotions qui passeraient par-là. Vous dire combien il en est passées…
Le fait d’être à l’extérieur du milieu connu pour célébrer n’était pas nécessairement aidant, je dirais plutôt réconfortant. Réconfortant dans le sens que dès cette année-là, nous commencions à nous créer de nouveaux repères pour les années futures sans nos parents, dans un milieu différent du leur. Nous commencions aussi à nous créer des repères intérieurs, chacun pour soi, sans leurs présences aimantes à nos côtés. Nous étions aussi à l’abri des regards que les gens pouvaient déposer sur nous. Quand on vit un deuil on a besoin d’un certain recul face à ce qui était, ce qui est et qui sera.
C’est année-là j’ai pris conscience que c’était à notre tour de tenir le flambeau que nos parents nous avaient légués. Nous avons passé un doux Noël en nous reposant, faisant du ski durant la journée et nous retrouvant tous les 4 en soirée pour rire, pleurer, se rappeler de doux souvenirs. Nous avons appris à nous respecter dans toutes nos émotions et ça c’est pour la vie! Ce ne fût que quelques jours à l’extérieur mais Oh! Combien énergisant à plusieurs points de vue…
Et puis décembre est passé…comme il passera encore pendants plusieurs années…
Le deuil fait grandir intérieurement.
Le deuil devient inspirant quand on traverse laréaction et qu’on accède à la création
Tout est une question de temps et unique à chacun
-Lynne Pion
Doux mois de décembre
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Lynne
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Femme authentique , douce, audacieuse et passionnée. Elle est la référence pour les femmes endeuillées qu’elleaccompagne dans leurs deuils et blessures sur la route de la résilience en privé , Demi-Journée VIP ou petits groupes. Auteure du livre« Est-ce que tout le monde meurt? » elle a créé son blogue Deuil-Vie-Résilience référé dans la francophonie. Elle a participé au premier événement TEDxQuébec en novembre 2012 sa conférence ayant pour titre « La mort n’est pas contagieuse ». Elle a collaboré dans différents magazines et sites internet au Québec et en Europe. Elle s’implique socialement avec le Groupe d’accompagnement Jonathan de Sainte-Marie en Beauce en accompagnement en fin de vie. Vous la retrouverez aussi dans le bottin des ressources de la maison Monbourquette et sur les différents réseaux sociaux.
Pionnière elle offre en ligne différentes formations sur le deuil: